Lorsque des personnes consultent pour une suspicion de Haut Potentiel Intellectuel, nous constatons parfois des scores très élevés sur les compétences verbales (avec un Indice de Compréhension Verbale – ICV – parfois bien au-dessus de 130), mais des aptitudes dans les autres domaines dans la moyenne attendue. Fabrice PASTOR met en garde : « une grande force au niveau verbal (ou dans un autre domaine) avec un QI total en dessous de 130 n’objective pas nécessairement une précocité intellectuelle ». Cette force dans un domaine particulier de la cognition est appelé « zone de haute potentialité« , terminologie proposée notamment par Catherine CUCHE et ses collaborateurs. Il n’est donc pas possible de prétendre qu’un sujet qui aurait seulement un Indice à plus de 130 pour un QI total en dessous de 130 serait à haut potentiel… à moins qu’il présente des troubles neurodéveloppementaux. Aussi, afin de valider cette hypothèse, des investigations complémentaires (bilan neuropsychologique, orthophoniste, psychomotricien, etc.) seront indispensables.
Par exemple, un enfant « très nourrit » verbalement (et s’il ne présente pas de trouble concomitant comme une Dyspraxie ou/et un TDA/H qui impacteraient son score au QI) pourra avoir des performances verbales plus élevées que la moyenne attendue pour son âge. Nous serions alors ici dans une sorte de surinvestissement verbal, mais pas dans un haut potentiel intellectuel.
C’est donc bien un QI total supérieur ou égal à 130 qui reste le premier critère reconnu internationalement pour objectiver une précocité intellectuelle. Il est toutefois indispensable de prendre en considération les éléments de l’entretien avec le psychologue examinateur. Cet entretien clinique apporte des éléments indispensables : « Il est malheureusement bien souvent ignoré par rapport à ce sacro-saint chiffre du QI, pour identifier un haut potentiel intellectuel ».